L’ingénierie biomédicale, ou comment rester à la pointe de la technologie
L’expertise technique et une certaine connaissance de la physiologie sont indispensables pour participer à l’acquisition et la maintenance des équipements biomédicaux. Les matériels technologiques sont nombreux et évoluent régulièrement. Ils sont présents dans tous les établissements, tous les services de soins et contribuent à la bonne prise en charge du patient. Laveur de stérilisation, robot, équipements de radiologie, station d’anesthésie, équipements de monitorage, etc. Une diversité d’équipements pour des besoins différents.
Congrès spécialisés, littérature, forum de discussions ingénieurs, échanges avec les médecins, réunions régulières avec les centrales d’achats, sont autant d’outils permettant aux techniciens et ingénieurs de se tenir informés des évolutions technologiques dans le domaine du biomédical. Au sein du Groupe Hospitalier, la direction de l’ingénierie biomédicale et des opérations est commune à tous les établissements. Elle intègre le département d’ingénierie biomédicale et l’unité de radioprotection et de physique médicale, soit près de 15 personnes mobilisées (directeur adjoint, ingénieurs, physicien, responsable d’atelier, techniciens, gestionnaire…). Le service biomédical expertise, analyse et coordonne l’achat, du sourcing et la définition du besoin, jusqu’à son installation et sa mise en fonctionnement courant.
DE L’ACQUISITION À LA MISE EN FONCTIONNEMENT
Ce service transversal est l’intermédiaire entre les équipes médicales et de soins, les services supports et les directions. Il s’agit d’un travail en réseau, avec l’appui des Directions Achats, Finances, Techniques, Informatique… et avec les services techniques pour étudier par exemple les besoins en énergies ; le service informatique pour l’intégration de certains équipements sur le réseau informatique ; la pharmacie pour évaluer l’impact sur les consommables stériles, etc.
En 2024, l’établissement compte plus de 10 000 équipements (dont 3 000 modèles différents) et nécessitent un haut niveau de technicité pour les professionnels du biomédical, qualifiés à la fois pour intervenir sur un tensiomètre automatique, coordonner le renouvellement d’une salle de radiographie, suivre le déploiement d’un automate de laboratoire ou d’une dizaine de générateurs de dialyse. Ils doivent s’intéresser à de nombreux domaines et être polyvalents (électricité, électronique, mécanique, mécanique des fluides, physique, physique des rayonnements, physiologie et informatique).
Sur cette fin d’année, 2 salles de radiologie seront renouvelées sur l’hôpital St-Louis de La Rochelle dans le cadre d’un projet de remplacement, suivi du scanner des urgences puis des équipements d’imagerie en coupe (IRM et scanner) du Groupement de Coopération Sanitaire d’imagerie de Rochefort.
- Pour ce faire, il faudra définir les besoins en lien avec les utilisateurs et effectuer un sourcing, notamment auprès des centrales d’achats existantes afin d’évaluer les disponibilités sur le marché. Des évaluations ainsi que des essais des équipements seront réalisés lors de visites auprès d’établissements hospitaliers déjà équipés.
- La procédure d’achat se fait par les centrales d’achat ou par consultations internes, avec une mise en concurrence (dans le respect strict des marchés publics).
- L’arrivée de l’équipement est ensuite coordonnée par l’équipe, intégrant la préparation des locaux (création, réfection, alimentation électrique, fluides, etc.), les paramétrages, mais aussi la protection des travailleurs et des patients pour les installations à rayonnements ionisants (surveillance des niveaux de radiations, mise en place de mesures de sécurité des installations, formation, contrôles réglementaires, etc.).
- L’installation de ces nouveaux équipements radiologiques et la formation de nos personnels est assurée par le fournisseur. Les techniciens hospitaliers seront là pour accompagner et venir en appui des services lors de la mise en fonctionnement. Ils assureront ensuite les opérations de maintenance préventive et curative, et les dépannages urgents.
L’ÉVOLUTION DE LA TECHNOLOGIE
Ce secteur d’activité nécessite une adaptabilité et une réactivité pour garantir la sécurité des soins. Dans une recherche permanente d’optimisation et selon les sollicitations des services, les investissements en équipements sont étudiés avec précision par une équipe d’experts, en respectant le plan d’investissement préalablement déterminé.
Récemment, plusieurs nouveautés technologiques ont été acquises : arceaux 3D pour la chirurgie orthopédique, microscope multi-têtes pour l’anatomocytopathologie, dermatoscope corps entier embarquant de l’IA… L’un des investissements majeurs a été l’acquisition du robot chirurgical Da Vinci ® en 2022.
Il tourne désormais en routine et représente une réelle plus-value pour les spécialités qui l’utilisent (urologie, gynécologie, vasculaire et digestif).
L’évolution technologique est particulièrement importante dans le domaine des équipements biomédicaux : ils s’informatisent de plus en plus et s’interfacent avec de nombreux logiciels métiers (récupération et export de données vers le Dossier Patient Informatisé -DPI). Cela nécessite d’avoir du personnel familiarisé avec l’informatique et à la cyber sécurité. L’intelligence artificielle est elle aussi concernée, notamment dans l’aide au diagnostic, ce qui nécessite un ajustement des pratiques pour maintenir une veille technologique constante.
Enfin, l’ingénierie biomédicale n’échappe pas à la problématique de l’obsolescence programmée. Celle-ci bouscule très souvent les plans d’équipements biomédicaux, et contraint à un renouvellement régulier de matériels pourtant fonctionnels mais dont les maintenances ne peuvent plus être assurées faute de pièces détachées.
L’acquisition des équipements biomédicaux est et restera indispensable pour garantir une prestation de qualité et de sécurité des soins, améliorer le confort des professionnels et favoriser l’attractivité médicale de nos établissements.